Les trois types d’auteurs

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Tout le monde le sait désormais : il y a deux types d’auteurs, les architectes et les jardiniers. Depuis quelques années, c’est devenu un fait acquis, un raccourci mental bien pratique, et chaque auteur est prié de se situer dans une de ces deux familles, comme s’il optait pour une des quatre maisons de Poudlard. Et si tout le monde le sait, c’est parce que c’est le grand G.R.R. Martin lui-même qui l’a écrit :

« J’ai toujours clamé haut et fort qu’il existe deux sortes d’auteurs. En simplifiant, il y a les architectes et les jardiniers. Les architectes créent des plans avant même d’enfoncer le premier clou, ils conçoivent toute la maison : l’emplacement des tuyaux et le nombre de chambres, la hauteur du toit. Ils ont tout prévu, contrairement aux jardiniers, lesquels estiment qu’il suffit de creuser un trou et semer la graine pour voir ce qui arrive. »

G.R.R. Martin

Trois observations me semblent nécessaires. Premièrement : G.R.R. Martin ne connaît rien au jardinage. Certes, les plantes poussent toutes seules sans que l’on soit obligé de sortir les briques et le mortier, mais pour le reste, un jardin est le fruit d’une planification détaillée, dans le temps et l’espace, obéissant à des contraintes de calendrier, d’essences incompatibles, de place disponible, de météo, de saisons, de matériel et de milliers d’autres facteurs. Ce que l’auteur de Game of Thrones décrit dans son exemple, ça n’est pas du jardinage : c’est regarder pousser les mauvaises herbes. Et ça, ça n’est pas un métier.

Deuxièmement, on peut s’étonner du retentissement qu’a reçu cette nomenclature. Il suffit de lire la citation ci-dessus pour réaliser que G.R.R. Martin ne cherche pas du tout à décrire deux approches différentes de l’écriture romanesque : il nous explique avec son goût habituel pour le sarcasme que sa méthode de travail est la bonne et que celles et ceux qui ne font pas comme lui sont des amateurs, ou pire, des paresseux. Loin de chercher à établir une norme qui soit utile à la profession, Martin fait juste preuve de mauvaise foi. Je l’aime bien mais enfin soyons honnêtes, George.

En réalité, il n’y a pas deux mais trois types d’auteurs

Enfin troisièmement, cette classification ne résiste pas à l’épreuve des faits. Quand les auteurs sont priés de se situer dans l’une des deux familles, comme on m’a récemment demandé de le faire, une bonne partie d’entre eux se décrivent comme ne faisant partie d’aucune des deux, ou se situer à cheval entre les deux. Ce que ça m’indique, c’est que, malgré toute la sympathie que j’ai pour cette formule qui a le mérite de lancer le débat, elle ne fonctionne pas du tout lorsqu’on la confronte au monde réel. Notons bien que sa théorie, Martin l’a « toujours clamée haut et fort » : il ne prétend pas qu’il s’agit du fruit de l’observation.

En réalité, il n’y a pas deux, mais trois types d’auteurs.

Oui, je réalise qu’en écrivant cela, en l’affirmant sans prendre de précautions, je m’expose à ce qu’on vienne à mon tour contester ma théorie et me traiter d’imposteur : ça me convient très bien. Débattons de tout ça, c’est intéressant. Cela dit, en ce qui me concerne, je trouve que ma classification est plus convaincante que celle de George Martin, malgré les innombrables qualités qu’il possède par ailleurs, ne serait-ce que le fait qu’il porte admirablement la casquette.

La preuve du pudding est dans la dégustation

Il y a un proverbe anglais qui dit (je traduis à peu près) : « La preuve du pudding est dans la dégustation. » En d’autres termes, on ne peut affirmer qu’une théorie est valable que lorsqu’on la met à l’épreuve des faits. Cela dit, d’autres déforment cet adage et préfèrent dire que « La preuve du pudding est dans la recette » : c’est la version platonicienne de ce proverbe, celle qui statue qu’il existe un idéal théorique dont toute concrétisation pratique ne sera qu’une approximation, inférieure à l’originale. Enfin, on peut également postuler que « La preuve du pudding est dans le pudding », autrement dit, de manière existentialiste, c’est la chose elle-même qui illustre le mieux sa réalité, avec bien plus d’acuité que ses effets (« La dégustation ») ou la théorie qui y mène (« La recette »).

Je m’égare. Où en étais-je ? Pourquoi est-ce que je vous parle de pudding ?

Ah oui. Les trois catégories d’auteurs, telles que je les envisage, correspondent plus ou moins aux différentes théories sur le pudding.

Honneur au pionnier : appelons la première catégorie « Les Architectes. » Oui, je colle une majuscule parce que c’est plus raffiné, et que comme ça, vous pouvez vous imaginer que vous allez inscrire ça sous « Classe » sur votre fiche de personnage d’auteur. Donc. Les Architectes. Et bien ils sont exactement tels que George R.R. Martin les a décrits : ils planifient tout, prévoient chaque détail avant d’entamer la rédaction de leur manuscrit.

Pour un Architecte, l’acte créatif majeur du romancier survient avant l’écriture

Un Architecte va créer un plan très détaillé, qui dresse une liste exhaustive de tous les éléments narratifs du roman ; il va rédiger des fiches pour chacun de ses personnages ; il va réfléchir à un thème et à la manière dont celui-ci s’applique à chacune de ses décisions créatives ; il va tenter de créer une voix distinctive pour chacun des personnages ; il va opter pour un style et s’y tenir tout au long de son œuvre ; il va faire son choix parmi les modes narratifs et les temps du récit, etc…

En deux mots : pour un Architecte, l’acte créatif majeur du romancier survient avant l’écriture, pendant la phase de planification. L’écriture proprement dite n’est pour lui qu’une mise en forme de ses idées, un prolongement, mais ce n’est pas là que la magie opère. En clair : la preuve du pudding est dans la recette.

Les auteurs de la deuxième catégorie ne voient pas du tout les choses comme ça. Appelons-les « les Explorateurs », parce que, comme nous l’avons vu, le jardinage ne fonctionne pas du tout en tant que métaphore.

Il serait faux de prétendre qu’ils s’interdisent toute réflexion préalable à la rédaction de leurs romans : ils auront à coup sûr une idée du point de départ, du ton, des thèmes qu’ils souhaitent aborder, peut-être même des ébauches de personnages et une esquisse de structure. Mais dans les grandes lignes, ils n’ont aucune idée de ce qu’ils vont rencontrer au cours de l’écriture. Alors que pour les Architectes, tout est planifié d’avance, les Explorateurs entament leur œuvre alors qu’elle est majoritairement constituée de points d’interrogation. Il s’agit pour eux d’un continent obscur à défricher, à explorer.

Pour un Explorateur, la construction d’un texte et sa rédaction forment une seule et même démarche

Ces auteurs s’exposent à des déconvenues de toutes sortes : ils bravent la possibilité que leur texte s’enlise, ne rime à rien, butte sur des difficultés de construction majeure. Mais s’ils le font, c’est parce que, en ce qui les concerne, cette démarche leur permet de tirer le meilleur de leur imagination, de libérer sur la page les monstres de leur subconscient, sans filtre ni distance. Ce qu’ils perdent en structure, ils le gagnent en spontanéité.

Pour un Explorateur, la construction d’un texte et sa rédaction ne constituent pas deux phases séparées : il s’agit d’une seule et même démarche. Le roman s’élabore alors qu’il s’écrit. On le comprend bien, en ce qui les concerne, l’acte créatif majeur, c’est la phase d’écriture en elle-même. Pour eux, la preuve du pudding est dans le pudding.

Je viens de couvrir les deux grandes catégories évoquées par George Martin. Il est temps de passer à la troisième, celle qu’il n’a pas mentionnée parce que, en tout cas je le présume, il ne croît pas à son existence. Pourtant, à mes yeux, il s’agit vraisemblablement du type d’auteur le plus répandu. C’est sans nul doute celui auquel j’appartiens.

Appelons-les les Bricoleurs. À leurs yeux, l’écriture d’un roman n’est pas quelque chose qui se planifie dans les moindres détails, au risque d’assécher leur imagination et de saper leur motivation en privant la phase de rédaction de toute surprise. Ils ne croient pas non plus qu’un roman digne de ce nom puisse jaillir spontanément de la plume, terminé ou presque. La phase préparatoire constitue pour eux un désagréable passage obligé, la phase d’écriture, une corvée.

Pour un Bricoleur, le plus important acte créatif, c’est la correction

Oui, ils auront prévu un plan avant de se mettre à écrire, même s’il ne sera sans doute pas aussi détaillé que celui des Architectes ; et oui, ils s’autorisent à sortir des rails, à expérimenter, à libérer leur imaginaire lors de l’écriture, mais pas aussi souvent que les Explorateurs. Car pour eux, un roman ne naît pas vraiment avant la phase de relecture, de correction et de réécriture. Au fond, le premier jet d’un roman écrit par un Bricoleur n’est qu’une ébauche, une approximation qui doit être reprise, remodelée, modifiée, rafistolée, au cours de vagues de réécriture successives, jusqu’à parvenir à un résultat qui leur parait satisfaisant.

En clair : pour un Bricoleur, le plus important acte créatif lors de l’écriture d’une œuvre littéraire, celui où le texte prend forme, c’est la correction. Pour eux, la preuve du pudding est dans la dégustation, et ils ne considèrent sa préparation achevée que lorsque le pudding a enfin le goût qu’ils espèrent.

Oh, je sais bien ce que vous êtes en train de vous dire. Je peux presque vous entendre. Vous, vous n’êtes pas comme ça. Vous, vous ne rentrez pas exactement dans une de ces catégories, vous vous situez hors des cases, empruntant un peu à l’une, un peu à l’autre. Oui, forcément, tous les écrivains sont persuadés qu’ils sont des modèles uniques, qu’on ne saurait comparer à personne d’autre. Moi aussi, je suis comme ça.

En comprenant ce qui nous anime, on parvient à identifier nos points forts

Cette envie de se démarquer, de proclamer la complexité de son identité, cette soif d’appartenir à plusieurs classes à la fois, n’empêche pas que chaque personne qui écrit concentre son énergie créative plutôt sur l’une de ces trois phases : avant, pendant ou après l’écriture. Même si vous avez la conviction d’être un auteur multiclassé, vous êtes vraisemblablement plutôt un Architecte, plutôt un Explorateur ou plutôt un Bricoleur.

À quoi est-ce que ça sert, au fond, de parvenir à se situer dans l’une de ces trois catégories ? Et bien ça peut faciliter un peu le travail d’écriture. En comprenant ce qui nous anime, en mettant le doigt sur nos préférences et sur nos inclinations, on parvient, déjà, à identifier nos points forts.

Peut-être que vos plans sont minables et ne vous aident pas du tout ? À partir du moment où vous réalisez que vous êtes plutôt un Bricoleur, vous pourrez vous rassurer en vous disant que vous pourrez en gommer les aspérités lors de la réécriture. Les corrections vous ennuient et ne changent rien de significatif à la nature de votre roman ? Peut-être que tout était déjà bien emmanché lors de la planification, parce que vous êtes un Architecte.

Savoir qui on est et comment on fonctionne en tant qu’auteur, c’est précieux pour dénicher de la motivation lors de cette course de fond qu’est l’écriture d’un roman, et de savourer les phases qui nous correspondent le mieux. C’est aussi une source de joie, alors que l’on cesse de se tracasser au sujet des étapes rébarbatives et que l’on apprend à se réjouir des moments où notre créativité pourra pleinement s’exprimer.

⏩ La semaine prochaine: La ludification

61 réflexions sur “Les trois types d’auteurs

  1. en fait, le troisième auteur (et non pas l’auteur de troisième classe) que tu décris si bien, celui qui s’autorise à revisiter ce qu’il vient d’écrire, et éventuellement à « l’améliorer »… c’est une sorte de lecteur ! pire, un lecteur qui ne sacralise pas l’acte d’écrire au point de lui sacrifier son gout du rêve !!
    🙂

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  2. L’auteur parfait n’est-il pas celui qui accorde autant d’importance à ces trois phases ? 😉 Je te taquine : c’est un bon article et j’y adhére. Je reste, indubitablement, un pur architecte… Mon temps passé sur chaque étape est équivalent, à peu de choses prés, mais ma phase créative à moi se situe bel et bien en amont de l’écriture.

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  3. Whaou, merci pour cet article qui résout enfin l’atroce dilemme de l’architecte et du jardinier ! Je ne me reconnaissais pas vraiment non plus dans ces deux catégories, mais grâce à toi, je me rends compte que j’appartiens au gang des Bricoleurs 😀 Enfin, j’en avais déjà conscience, mais sans savoir si c’était « normal » (mais qu’est-ce que la normalité ?) comme façon de travailler, car mes histoires terminées n’ont en général plus grand chose en commun avec le premier jet.

    Vivement la suite de cette série d’articles qui promet !

    Chris

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  4. Bravo pour ton centième article !
    J’étais très Exploratrice pour mes fanfictions, je deviens Bricoleuse pour retravailler mon premier roman, et j’aborde le 2ème en Archicoleuse puisque j’avais beaucoup réfléchi avant le premier jet et je réfléchis encore plus pour préparer le 2ème jet ^^ En tout cas je crois que j’aime vraiment toutes les phases ! Avec peut-être une préférence pour les corrections … et moins d’aisance sur la phase d’écriture de base. J’ai parfois l’impression de ne pas réussir à exprimer les idées que j’ai eues en phase de préparation, et je me console en me disant que ça ira mieux après les corrections.

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  5. Mon esprit de matheuse me crie qu’on utilise une fonction discrête pour définir une notion continue (on ne voit que noir ou blanc là où il existe une infinité de niveaux de gris). Pour moi la dichotomie Jardinier/Architecte est réductrice dans le sens où on peut avoir besoin de planifier son roman dans le moindre détail ou pas du tout pour les cas extrèmes, mais que la plupart des gens se trouveront simplement à un degré différent sur l’échelle entre Jardinier et Architecte, quelque part dans les niveaux de gris.
    Je trouve ta définition de « Bricoleur » intéressante, mais pas nécessairement contradictoire avec celle de Jardinier (même si je comprends que tu as voulu mettre l’accent sur la phase la plus importante pour chaque type : écriture vs correction) : en général peu de travail de préparation implique beaucoup de travail de correction… Difficile donc d’être Jardinier sans être Bricoleur^^
    En tout cas merci pour cette article. Quelque soit l’avis qu’on ait sur la notion de « type » d’auteur, c’est toujours intéressant de se poser des questions sur son processus créatif !

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    • Merci beaucoup pour ton retour !

      Je crois que ce que tu évoques ici, utiliser une fonction discrète pour définir une notion continue, c’est ce que l’humanité appelle « le langage. » Certes pas toujours précis et forcément réducteur mais ça a l’intérêt de définir les concepts comme des mots plutôt que comme des intersections de vecteurs 😉

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  6. Très bon article (même si je l’ai déjà dit sur Twitter, personne ne m’interdit d’être répétitive !). Bien entendu, je suis d’accord avec toi sur la typologie de l’ami G.R.R. Martin : ça se sent que c’est surtout un prétexte pour signifier au monde à quel point LUI a la bonne méthode. Et c’est là qu’il se plante lourdement.

    J’aime beaucoup la manière que tu as de présenter cette typologie. Les catégories ne s’excluent pas les unes les autres si on les pense en terme de préférence pour une phase du travail ou une autre. De mon côté, je suis irrévocablement une exploratrice. L’avantage, c’est que la phase d’écriture n’est jamais décevante car rien n’était préparé à l’avance. ^^

    Félicitations pour ce centième article !

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  13. Je découvre votre blog, moi-même en pleine phase de réflexion pour la réalisation de mon nouveau blog. Je délaisse les thématiques abordées jusqu’à présent pour me concentrer sur mon rêve d’enfant, ce rêve assez répandu qu’est l’écriture d’un livre.
    Merci pour cette analyse. J’ai beau ne pas aimer les classifications, je dois admettre assez bien me reconnaître en bricoleuse. Pour mon plus grand plaisir

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    • Bon courage et beaucoup de plaisir dans l’écriture de votre livre.

      Au cas où vous en ressentiriez le besoin, vous trouverez sur ce blog une grande quantité de billets qui peuvent vous aider, mais surtout, une foule d’habitués vers qui vous pouvez vous tourner si vous êtes en quête de conseils.

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  15. aaah les catégories. On aime bien se mettre dans des cases ! J’imagine que c’est rassurant d’être dans un groupe et de se dire « d’autres font comme moi donc je ne me trompe pas ! » et puis ça aide à former des communautés. Personnellement je n’y ait jamais trouvé d’intérêt, j’écris comme j’écris, et puis il y a autant de façon d’écrire que d’auteurs, mais c’est peut-être parce qu’aucune catégorie ne m’a jamais cernée et que je suis devenue une vieille chouette amère !
    c’est vrai cependant que savoir définir à peu près sa façon d’écrire permet de connaître ses points forts, c’est un point que je n’ai jamais vu soulevé en faveur de se classer dans ces groupes. Merci pour cet article.

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  17. Je suis réellement contente de tomber sur cet article.
    Je suis d’accord avec toi sur les raisons pour lesquels Martins a fait cette citation.
    Après, je pense que lorsque l’on commence à écrire, il est « sympa » de tenter d’aller voir chaque catégorie, de tester, d’essayer pour voir ce qui nous aide le plus à avancer (ou même quand on a envie de varier sa manière d’écrire). Je crois aussi que c’est rassurant de faire « comme les autres ». Mais ce qui compte, n’est pas de faire comme les autres, ou comme son auteur favori, mais de faire comme ce qui est le mieux pour nous et pour cela il faut tester.

    Pour ma part, je suis plus une Bricoleuse, mais ma phase de créativité se déroule durant l’écriture et non la correction, comme quoi tous les goûts sont dans la nature.

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  18. Voilà seulement que je découvre ce formidable article! Qui me fait prendre conscience que j’aborde mes différents projets sous un angle différent, et que selon le roman que je travaille je modifie un peu les proportion des « classes ». Je reste majoritairement bricoleuse, mais comme j’aborde l’écriture avec des degrés de préparation différents, entre le plan preeeesque détaillé et l’improvisation preeeesque complète, je tends parfois vers l’architecte ou l’exploratrice… Peut-être que je n’ai pas encore bien trouvé ma méthode de travail idéal. Il faut dire aussi que je n’aborde pas mon projet de roman historique comme j’aborde mes romans de fantasy, logique! 😛

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  20. c’est intéressant, même si moi avant j’étais une pure jardinière et l’inspiration me venait qu’en écrivant et que j’avais aucune idée de ce qui allait se passer avant d’écrire, maintenant je suis jardinière et un peu plus architecte mais pas du tout 100% architecte non plus, moi mes phases préférés maintenant c’est avant et pendant l’écriture ces 2 phases! Même si maintenant j’ai plus un film qui se passe dans ma tête de l’histoire du début à la fin avant d’écrire pour un peu mieux voir où je vais, je n’écris sur aucun post-it, je ne suis pas du genre non plus à faire un bullet journal ni fiches personnages, je peux noter à l’ordi dans un fichier juste mes idées comme un résumé et si j’ai des idées de dialogue je les note mais je note pas tout, c’est surtout à la phase écriture que là je vais choisir mes mots et j’adore ça aussi! En tout cas je ne suis pas bricoleuse car la phase correction et relecture je la fais pendant l’écriture et j’écris plus des nouvelles et je ne suis pas non plus du genre à me corriger 100% fois ni à être jamais satisfaite, je ne suis pas perfectionniste!
    Mais pour les architectes je pense aussi que c’est lié à leur personnalité, eux ils sont de type personnalité architecte INTJ justement, en comprenant notre personnalité, on peut aussi comprendre la manière dont on écrit mais je ne suis pas de personnalité architecte c’est pas moi du tout moi qui suis bordélique et pas du tout très carré https://www.16personalities.com/fr/la-personnalite-intj
    Je suis bordélique dans la vie avec du désordre et aimant mon désordre dont seule moi sait dans ce désordre ce qu’il y a à peu près, mes cahiers c’est du désordre comme moi aussi même mes anciens cahiers d’écriture dont j’écrivais juste un petit résumé, et dans ces cahiers qui étaient des anciens cahiers de cours que j’ai continué à écrire ensuite, j’avais non seulement écrit quelques histoires mais je dessinais dessus aussi comme des croquis et des fois j’écrivais et je dessinais en plus d’avoir plein de papiers quand on ouvre les cahiers entre mes dessins, des lettres etc, mes cahiers étaient aussi bordélique et comme des trésors: plein de choses dont on découvre, fouille pour découvrir des trésors! De même que dans ma tête c’est aussi le fouilli bordélique et je mets un peu plus d’ordre en écrivant mais moi c’est « bien le bordel, bien dans ma tête » que ça soit chez moi sur mon bureau etc que dans ma tête! Et je suis plus de la personnalité médiateur https://www.16personalities.com/fr/la-personnalite-infp
    Type rêveuse qui plane dans sa tête haha, je peux être là physiquement sans être là parfois où mon esprit divague puis hop une idée d’écriture etc je fonctionne le plus souvent comme ça même si la société, mes amies, mes rêves la nuit peuvent aussi m’inspirer, la plupart du temps une idée peut me venir comme ça, me tomber sur la tête!

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  21. Je ne coimprend pas ta criitique de G.R.R. Martin : « il nous explique avec son goût habituel pour le sarcasme que sa méthode de travail est la bonne et que celles et ceux qui ne font pas comme lui sont des amateurs, ou pire, des paresseux »

    dans l’extrait que tu as donné je ne vois pas où il dit quelque chose ressemblant à ça. en cherchant un peu ici : http://www.ecrire-un-roman.org/2013/08/game-of-thrones-succes.html je vois qu’il dit : « Je pense que tous les écrivains sont à la fois des architectes et à la fois des jardiniers, mais ils ont tendance à tendre vers un côté ou vers l’autre, et je suis certainement plus jardinier » alors a) ils ne fait pas une dichotomie aussi forte que tu dis b) il se voit comme jardinier : en quoi ce serait se moquer des architectes, je comprends pas pourquoi tu pense que des personnes qui planifient tout le détail pourraient être associés à des amateurs paresseux ?

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    • A dire vrai, Martin a dit des choses tellement contradictoires sur la question qu’on peut lui faire dire plus ou moins ce qu’on veut. L’idée qu’il puisse se considérer comme un Jardinier est insolite pour qui a déjà lu un de ses romans. Mais soit, je suis sans doute allé un peu loin 😆

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  22. Merci pour ta réponse. Donc tu pensais que Marin se voyait comme un architecte, c’est amusant parce que c’est ce que j’ai tout d’abord imaginé en lisant ta critique mais je me suis dis « tiens c’est bizarre, vu comme est écrit le trône de fer j’aurais pensé qu’il était plutôt jardinier » .. Et comme je n’étais sûr ni de ce que tu voulais dire, ni ce que disait Martin, je suis allé chercher une citation plus complète… tiens une autre disant la ê^me chose (que martin se voit plutôt comme jardinier) : https://writingsfff.wordpress.com/2015/09/29/je-suis-un-auteur-jardinier/

    tu as une source pour martin se présentant comme architecte ?

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    • Ah oui? Qu’est-ce qui te fait penser à l’œuvre d’un jardinier dans le Trône de fer? Si Martin était un jardinier, ne serait-il pas capable de laisser pousser son roman d’une seule traite plutôt que de le peaufiner et de le modifier et de le régler pendant des années ?

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  26. Je commence tout juste mon deuxième métier d’écrivain. Je n’ai encore pas écrit de roman mais je passe à des choses plus longues que la nouvelle. (Des novellas j’ai appris que ça s’appelait). Et du coup j’analyse un peu mon processus d’écriture et je voulais faire part d’une observation ici. J’ai l’impression d’être plus une bâtisseuse : une bricoleuse mais par couche. C’est-à-dire que j’écris un premier jet que je retravaille longuement après. Mais par couche. D’abord il est très léger, c’est plus une trame un peu rédigée qu’un vrai premier jet. Après j’écris les passages clés. Et après j’ajoute les détails. Si je faisais de la peinture ça donnerait esquisse, puis couleur, puis les ombres le relief.
    Ce qui n’empêchera pas la relecture après (avec peut-être les 5 étapes que tu décris dans un autre article).
    Voilà c’était juste pour apporter de la nuance dans les 3 types d’écrivain.

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  31. Article très intéressant, merci ! J’ai longtemps cru que j’étais jardinière, ou plutôt exploratrice. Je dédaignais un peu trop la phase préparatoire, jusqu’au jour où j’ai fait la douloureuse expérience d’avoir à jeter un premier jet presque entier, faute de l’avoir suffisamment planifié. J’ai découvert que j’avais besoin de cadre – même si je n’en avais pas envie. La pilule n’a pas été facile à avaler, mais le changement d’approche a été salutaire. J’ai appris à travailler en amont, à apprécier cette phase préparatoire, et surtout, mes textes ont réellement gagné en qualité.

    Bref, j’ai appris à me remettre en cause et à me poser les bonnes questions. Il ne s’agit peut-être pas tant de savoir ce que l’on est, au final, mais ce dont on a besoin !

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  39. Cent articles de lus. Et sans une once d’ennui! Je compulse même les commentaires tant ces lieux sont bien fréquentés…
    Carnets paresseux n’a certainement pas tort quand il dit que le bricoleur est une sorte de lecteur « qui ne sacralise pas l’acte d’écrire au point de lui sacrifier son gout du rêve ».
    Quand Hiéra dit que c’est dur d’être jardinier sans bricoler, elle a sans doute raison aussi.
    Moi je pense que les architectes bricolent eux aussi…

    Si j’interroge mon approche d’écriveur ( puisque c’est ce que cet article me pousse à faire) je découvre pas mal de choses.
    Je serais explorateur à la racine. Partant d’une situation de base, je claviote ce que dicte la muse. Je cherche le flow, ce moment de transe ou l’histoire sort toute seule, à plus de mille mots à l’heure, sans même sortie de piste. https://fr.wikipedia.org/wiki/Flow_(psychologie) http://www.osez-ecrire-votre-roman.com/ecris-tu-dans-le-flow-comment-vivre-ta-plus-belle-experience-d-ecrivain/
    J’y parviens parfois mais c’est très rare. Et comme je tiens à finir l’histoire avant que la camarde ne passe me prendre, il faut bien suivre un plan. Il a donc fallu que je développe des compétences d’architecte, à mon corps défendant.
    Bien m’en a pris. J’ai pu noircir des pages et avancer (laborieusement) sur la route. Entrainer ma plume et muscler mon verbe. Quand le flow est revenu j’étais plus a même d’en profiter et j’ai clavioté le point final du premier jet sur un nuage.
    Maintenant ce sont les corrections. Il faut bien mettre ce que j’ai laborieusement écrit selon le plan au niveau du reste. Au niveau de ce que j’ai écrit dans le flow… C’est du bricolage, aucun doute là dessus, mais que c’est looong!

    La prochaine fois je compte bien jouer les architecte avant de démarrer le premier jet, même si c’est contre nature pour moi. Ça devrait grandement me faciliter le bricolage correctif…

    Ne serait-on pas tous un peu des trois types? Le secret ne serait-il pas de trouver le dosage et le timing qui nous correspond?

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  40. Un grand merci pour ta fidélité et pour tes passionnantes remarques.

    Oui, nous sommes, nous les auteurs, certainement un peu des trois types. En fait, ce genre de classification ne sert qu’à nous pousser à nous interroger sur nos méthodes de travail. Si tu continues à lire mes articles, tu finiras par tomber sur quelques billets qui prennent leurs distances avec celui-ci, et tentent une approche un peu différente vis-à-vis de la classification des auteurs, qui a tendance, à mon avis, à être souvent un peu stérile.

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