En prolongement à mes billets sur l’usage d’une religion dans le décor d’un roman et à la création d’une religion fictive, j’ai pensé que certains d’entre vous apprécieraient de lire ceci. Pour le Monde Hurlant, l’univers de mes romans, j’ai décidé il y a quelques années de rédiger la première page des livres saints des trois principales religions.
La troisième et dernier est le premier chant de la Cantilène, un répertoire de chants sacrés du Vivialisme, la religion des Farandriens.
La Mélodie Primordiale,
Au-dessus de toute chose,
Eclôt.
Que le Monde tremble.
Que le ciel vacille.
Que le jour s’éveille.
Que les ténèbres s’affolent.
Que la terre chancelle
Sous d’ineffables processions.
Qu’un cours d’eau répande l’exactitude.
Qu’une voix éveille ceux qui songent.
Que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie.
Que les montagnes se prosternent
Avec la grâce du pénitent.
Que les mers s’évaporent,
Dansent autour des îles,
Joyeuses et légères comme des jeunes filles
Au jour de leurs noces.
Que les Rois, les puissances, les protecteurs du Monde
S’inclinent, chancelants.
Que les esclaves, les misérables, les persécutés,
Arborent un nouveau regard.
Que les Nations se rassemblent pour former un seul peuple
A la verticale de la piété.
Que les mains se joignent.
Que les voix se mélangent.
Au matin le plus sombre,
Au soir le plus saint.
Célébrez la Mélodie par le chant le plus beau.
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