Le piège de la télévision

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Dans un billet précédent, j’ai examiné le risque que court une autrice ou un auteur qui écrit une œuvre trop proche d’un roman connu, ainsi qu’une technique pour éviter de tomber dans le pastiche. Mais il existe d’autres pièges du même genre. En particulier, lorsque vous puisez votre inspiration à une source principalement non-littéraire, vous risquez un dérapage incontrôlé, qui pourrait avoir un impact négatif sur votre roman.

C’est le cas en particulier avec les séries télévisées. Ici, j’appelle « série télévisée » une œuvre audiovisuelle de fiction, campée par des actrices et acteurs, et dont l’intrigue est segmentée en multiples épisodes. Netflix, Youtube, Amazon, peu importe le canal, ça reste de la télé. La popularité extraordinaire de ce genre d’œuvre fait que de nombreux jeunes écrivains qui écrivent leurs premiers romans ont été aujourd’hui biberonnés par le rectangle noir bien davantage que par les livres. Leurs références culturelles, leur style, leur idée de la narration, de la construction d’un personnage, découlent de ce point de repère.

Et il n’y a rien de mal à ça. Je continuerai sans doute à croire jusqu’à mon dernier souffle que pour écrire, il faut lire, et que rien n’aide davantage à écrire un livre que d’en avoir lu énormément. Mais cela ne signifie pas que regarder des séries télé soit inutile, et encore moins que cela soit nuisible. Ça peut même être extraordinaire.

Les auteurs des séries télé sont très forts

Après tout, les auteurs des séries télé sont très forts pour toutes sortes de choses, et on serait bien inspirés de les imiter. Ils savent mieux que personne découper une intrigue en actes, afin de proposer une histoire équilibrée de manière dramatique, sans temps morts, et tout cela dans un temps donné. Ils sont meilleurs que beaucoup d’autres auteurs pour entamer un récit, pratiquer l’exposition sans douleur, et dire en quelques plans tout ce qu’il y a à savoir pour comprendre les enjeux d’un épisode. Bien sûr, les images les aident, mais elles aussi s’écrivent, elles aussi ont une narratologie propre qu’ils sont experts à utiliser. Ils sont très doués pour créer des personnages mémorables, instantanément attachants, avec un objectif clair, des relations compliquées et un arc narratif intéressant, et qui conservent ces qualités même lorsqu’ils évoluent dans leur parcours ou leur personnalité.

Cela dit, si l’on n’y prend pas garde, écrire un roman comme on écrirait un script d’épisode de série télé peut être un piège. Sans prendre de recul, un auteur qui aurait été bombardé pendant toute sa vie d’innombrables séries télé finirait probablement par avoir des biais narratifs qui peuvent nuire à la qualité de ses histoires, ou dont il faut au minimum avoir à l’œil pour éviter qu’ils ne le fassent.

Même si aujourd’hui, certaines séries ont de gros budgets et sont filmés un peu comme des films de cinéma, c’est loin d’être une généralité, et la grammaire télévisuelle qui s’est développée depuis des décennies reste encore bien visible dans la plupart des productions contemporaines. Une série, après tout, c’est, pour le dire très cyniquement, une manière de produire une grande quantité d’heures de télévision en minimisant l’investissement initial. Cela signifie que l’on va y retrouver un nombre restreint de personnages, qui évoluent la plupart du temps dans les mêmes décors, et, à moins que l’intrigue exige autre chose, ils vont passer leur temps à se parler.

Dans ces romans, il ne se passe pas grand-chose

Cette description est un peu féroce, mais elle aide à comprendre le piège de la télévision. Beaucoup d’œuvres de jeunes auteurs ou autrices, très inspirés de la télé, écrivent des histoires qui suivent ces schémas : leurs personnages évoluent dans des décors limités, généralement en intérieur, et le plus souvent décrits très sommairement, et leurs romans sont très majoritairement constitués de dialogues. Dans ces romans, il ne se passe pas grand-chose, en général : juste des personnages qui confient à d’autres personnages leur ressenti sur une situation. Peu d’action, peu d’intrigue au sens strict du terme, mais beaucoup de commentaire et énormément de bavardage.

Sortir du piège de la télévision consiste donc, pour commencer, à réaliser qu’un romancier dispose d’un budget sans limites pour mettre en scène son histoire, et que rien ne l’oblige à se cantonner aux huis-clos. Vous pouvez aller sur Mars, vous pouvez raser la Grande Muraille de Chine, vous pouvez vider tous les océans, vous pouvez montrer votre protagoniste quand il était enfant pour juste un paragraphe, cela ne va rien vous coûter. C’est un luxe dont il ne faut pas hésiter à abuser.

Surtout, l’auteur serait bien inspiré de laisser de côté tous les dialogues qui ne sont pas essentiels, et de laisser les lecteurs découvrir les personnages à travers leurs actes, plutôt que par un interminable bla-bla. C’est intéressant à faire, même si, au final, vous choisissez de retourner tout de même à des romans bâtis sur le dialogue, parce que cela aura enrichi votre perspective sur les possibilités qu’offre la littérature.

La télé, c’est de l’image

Une autre tache aveugle qu’ont certains auteurs dont la principale référence est télévisée, c’est que la télé, c’est de l’image. Cet aspect visuel constitue la finalité de ce média, mais elle est absente des scénarios, presque entièrement constitués de dialogues, qui peuvent servir d’inspiration aux auteurs. La conséquence, c’est que ces derniers risquent de ne pas inclure cette dimension lorsqu’ils écrivent, créant un univers aveugle, sans aucune dimension sensorielle. À force de privilégier les échanges entre les personnages, certains écrivains laissent complètement de côté les descriptions, jusqu’à rendre certaines scènes difficiles à comprendre.

Non, dans un récit, les descriptions ne doivent pas nécessairement être longues, mais l’auteur doit se souvenir qu’il est les yeux, les oreilles, tous les sens du lecteur, et il ne doit pas négliger son devoir de décrire le monde dans lequel s’inscrit son histoire, ainsi que les individus qui le peuplent. Ce n’est pas de la télé, il n’y a pas d’acteurs ni de décorateurs, les seuls éléments qui existent sont ceux que vous couchez sur la page, donc prenez garde à ne pas totalement négliger cette dimension-là.

À l’inverse, d’autres auteurs ont pleinement intégré cette dimension visuelle, telle qu’elle apparait à l’écran. Là, le risque, c’est que leur processus mental soit trop visuel, et qu’ils finissent par produire un roman qui ne serait qu’une pâle adaptation littéraire de la série télé qu’ils ont dans la tête. En faisant ça, ils risquent de ne pas tirer parti des principales qualités propres à la littérature.

Les auteurs et les médias

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Regroupés ici pour que ça soit pratique, je vous propose de découvrir ou de redécouvrir ma série consacrée aux relations entre autrices et auteurs d’une part, et journalistes d’autre part. Vous y trouverez des conseils pour être aussi efficace que possible lorsque vous cherchez à promouvoir vos écrits à travers les médias.

N’hésitez pas à partager autour de vous si vous pensez que ça peut être utile, et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions si vous en avez.

Les médias

Rédiger un communiqué de presse

Répondre à une interview

Se faire interviewer en direct

Blogueurs & podcasteurs

Cultiver ses relations avec les médias

Se faire interviewer en direct

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Dans un billet précédent, j’ai abordé le thème de l’interview, c’est-à-dire l’interaction de base entre un romancier et un journaliste. Comme je l’avais mentionné, j’avais conservé pour plus tard un cas d’espèce qui fait figure d’exception et qui nécessite qu’on l’examine de manière spécifique : l’interview en direct.

Lorsque vous, auteur, vous contactez un média audiovisuel par le biais d’un communiqué de presse, il est possible que celui-ci vous invite à participer à une émission en live, pour parler de vos écrits. Il s’agit d’un exercice très différent de l’interview en différé, que nous avons déjà examinée, avec des difficultés qui lui sont propres, mais aussi avec des avantages et des inconvénients spécifiques.

Pour commencer : si une radio, une télévision, ou un média en ligne, vous propose une interview en direct, dites oui. Acceptez, même si vous êtes timide, même si vous n’avez jamais fait ce genre de chose, même si vous avez peur de raconter n’importe quoi.

Il y au moins trois bonnes raisons de le faire : premièrement, il s’agit d’une expérience mémorable, qui marquera à coup sûr la campagne de promotion de votre ouvrage, et vous offrira un surcroît de visibilité aux yeux de celles et ceux qui doutent de vous ; deuxièmement, les interviews en direct, en particulier à la radio, sont programmées aux heures de grande écoute, c’est donc l’occasion de toucher énormément de monde ; troisièmement, vos propos ne seront pas raccourcis ni édités, et vous aurez un temps de parole bien plus important que lors de la diffusion d’un sujet préenregistré.

Soyez détendus et profitez de l’instant

Comment se préparer à un rendez-vous de ce genre ? J’aurais tendance à dire qu’il n’y a rien à faire : prêt, vous l’êtes déjà. Si vous avez été invité à une interview en direct, c’est qu’on a envie que vous parliez de ce que vous êtes et de ce que vous faites. Cela ne réclame aucun travail supplémentaire. Soyez détendus et profitez de l’instant. Et habillez-vous correctement : de nos jours, même les radios vous filment.

Mais si vous êtes dans les bonnes dispositions d’esprit pour savoir quoi raconter, il peut être utile de vous renseigner sur le cadre de l’interview. Normalement, le journaliste ou l’animateur qui vous a contacté prendra le soin de vous renseigner à ce sujet, mais si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à poser des questions, et à demander combien de temps dure l’intervention à l’antenne, si elle se fait en une ou en plusieurs parties, combien de personnes vont vous poser des questions, et, le cas échéant, si vous pouvez avoir un aperçu de ce qu’on va vous demander (ça n’est pas toujours possible).

Une interview en direct, c’est une conversation, même si c’est une conversation qui se déroule dans un cadre inhabituel, avec des règles strictes. Mais cela veut dire que, potentiellement, tout ce que vous allez raconter peut donner lieu à une question qui n’était pas prévue, et que, si vous vous montrez bavard, certains aspects de votre roman seront abordés plus longuement que d’autres.

On a tendance à dire que la bonne longueur pour une réponse en radio est comprise entre vingt et quarante secondes (c’est encore plus court à la télévision). Cela dit, à moins que vous ne soyez aguerri à l’exercice, il vous sera très difficile de calibrer votre temps de parole avec une telle précision. Ce que je vous suggère, c’est d’éviter absolument des réponses trop courtes (dix secondes ou moins), qui risquent de mettre l’intervieweur dans l’embarras. Donc si possible, pas de réponses par « oui » ou par « non. » De même, ne vous lancez pas dans des explications interminables – même si, dans ce cas, vous allez probablement vous faire interrompre par les gens qui vous posent des questions.

Il est plus que probable que vous finissiez l’interview avec une certaine frustration

Au cours de ma carrière à la radio, j’ai interviewé des milliers de personnes. Dans leur grande majorité, celles-ci n’avaient aucune expérience de l’antenne. Une crainte fréquemment exprimée, c’est celle de chercher ses mots, de balbutier, de manquer de clarté. Sortez-vous cette idée de la tête : ça n’a aucune importance. Les auditeurs entendront deux personnes parler, et ils ne remarqueront même pas les petites hésitations qui font partie de n’importe quelle conversation naturelle.

Une autre crainte, c’est celle de ne pas parvenir à dire tout ce que vous avez prévu. Celle-ci est bien plus réelle : il est plus que probable que vous finissiez l’interview avec une certaine frustration. Le temps passe très vite quand on est en direct, et on n’a jamais le temps d’aborder tous les sujets qu’on aurait voulu. À l’heure du bilan, on a même tendance à penser davantage à ce qu’on n’a pas dit qu’à ce qu’on est parvenu à dire. Une manière de se réconforter, c’est de penser aux auditeurs ou aux téléspectateurs, qui eux, n’ont sans doute majoritairement jamais entend parler de vous et de vos écrits, et pour qui chacun de vos propos constitue une découverte.

Partant de ce constat, j’ai un conseil. Ayant eu l’occasion d’être moi-même interviewé quelques fois à la radio et à la télévision, je suis arrivé à la conclusion que la tactique gagnante pour un auteur réside moins dans le contenu que dans la manière. Je m’explique : après avoir si longuement travaillé sur votre roman, vous avez sans doute très envie de parler de vos personnages et de votre univers, ou encore des particularités de votre œuvre. Vous pouvez le faire si vous le souhaitez, mais ce qui va retenir davantage l’attention des auditeurs, et donc en faire, potentiellement, de futurs lecteurs, c’est vous. Si, lors de l’interview, vous vous montrez enthousiaste, drôle, de bonne humeur, spirituel et enjoué, vous allez faire passer un bon moment à celles et ceux qui vous écoutent, qui seront dès lors plus motivés à découvrir votre œuvre. En radio, à la télévision, ce n’est pas facile de parler de littérature, mais on peut aisément transmettre l’envie de mieux connaître un auteur. Alors mettez vos appréhensions de côté et ayez la pêche lors du grand jour.

L’interview est en direct, mais elle a également un prolongement différé. De nos jours, presque tous les médias enregistrent leurs contenus en direct et les mettent à la disposition du public sur leur site web ainsi que sur les réseaux. Cela signifie que vous allez pouvoir vous réécouter ou vous revoir (ce qui n’est pas nécessairement agréable), mais aussi que vous allez pouvoir partager l’interview sur vos canaux à vous, sites, groupes, forums, réseaux, afin d’en tirer le meilleur parti promotionnel.

Les médias

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Quand on est autrice et auteur, une fois qu’on est parvenu à écrire et à publier un roman, une des préoccupations suivantes est de communiquer la nouvelle au public, afin d’avoir des lectrices et lecteurs. Eh oui, avouez que ça serait dommage de s’être donné tant d’efforts pour que votre œuvre passe inaperçu. Pour éviter cette tragédie, il faut utiliser tous les moyens à votre disposition afin de crier sur tous les toits que vous existez, votre bouquin aussi, et que, diable, il pourrait devenir, qui sait, le livre préféré de nombreux lecteurs.

Et un ce ces moyens, c’est de faire appel aux médias.

Comme je suis journaliste radio, en-dehors de mon activité d’auteur et de blogueur, je suis idéalement placé pour vous donner quelques astuces dans cette démarche. C’est pourquoi ce billet et les suivants sont consacrés à cette question, et qu’il ne faut surtout pas hésiter à me laisser un commentaire si vous avez une question plus spécifique.

Mais avant de passer aux considérations pratiques, posons-nous la première question qui s’impose : pourquoi, pour un auteur, faire appel aux médias ?

La raison principale, c’est qu’en le faisant, vous bénéficiez de leur audience. À travers eux, votre texte va atteindre leurs lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, abonnés, ce qui potentiellement, peut lui donner un retentissement qu’il n’aurait pas sans cette intervention. C’est particulièrement le cas pour la littérature de genre, dont on ne parle traditionnellement que dans des cercles relativement fermés : en passant par la presse, vous pouvez toucher le grand public, ou en tout cas un petit segment. Un article bien tourné, pour le dire autrement, peut augmenter vos ventes.

Obtenir la considération d’un organe de presse reconnu augmente également votre crédibilité : si on parle de votre roman dans les médias, vos démarches auprès des libraires, par exemple, pour organiser des séances de dédicaces, n’en seront que facilitées.

Les journalistes sont exactement aussi paresseux que n’importe qui d’autre

Mais pour que ça fonctionne, il est également nécessaire de comprendre ce qu’un journaliste recherche de son côté. C’est assez différent. Lui (ou elle), a une mission : rapporter l’actualité (artistique ou régionale, selon à qui vous vous adressez). Il a également une rubrique à remplir, ce qui parfois recoupe la même considération, et parfois non. Enfin, comme à peu près n’importe qui, il aimerait parvenir à faire cela sans trop se fatiguer.

Qu’est-ce que ces trois critères signifient pour vous, qui souhaitez que l’on parle de votre livre dans les médias ?

Le premier, le souhait de justesse, de coller au plus près de l’actualité, nécessite que vous plaidiez en faveur de votre roman : il s’agit de le présenter comme une information digne d’être rapportée, qui répond aux préoccupations du public. Nous verrons de manière détaillée comment procéder dans l’article que je consacrerai aux communiqués de presse.

Le deuxième critère, soit la nécessité pour le journaliste de produire du contenu régulièrement pour une rubrique, va influencer le facteur temps. Cela signifie qu’il y a des moments où votre requête sera mieux accueillie que d’autres. Cela peut aussi vouloir dire, étant donné qu’un roman reste d’actualité plus longtemps qu’une exposition ou un festival, qu’un média à qui vous vous êtes adressée peut potentiellement vous recontacter plusieurs jours, voire plusieurs semaines après la première prise de contact. Essentiellement, dès qu’il y a un trou à boucher dans la rubrique, votre roman passe de la catégorie « Mouais, on en parlera peut-être un jour » à « Pourquoi pas aujourd’hui ? »

Les journalistes sont exactement aussi paresseux que n’importe qui d’autre, ce qui est un élément essentiel à comprendre pour qui souhaite faire appel à leurs services. C’est le troisième critère, et il signifie que pour attirer l’attention des médias, il faut leur mâcher le travail : toutes les informations essentielles doivent leur être communiquées de manière synthétique, et si vous pouvez, en leur envoyant un premier mail, déjà leur suggérer à quoi pourrait ressembler leur article, cela augmente vos chances de les intéresser.

Chacun se rend disponible pour l’autre

Là aussi, on verra comment procéder dans un article suivant. Mais retenez ce principe essentiel : si vous n’êtes pas clair, ou que vous n’incluez pas des informations essentielles, comme des numéros de contact, vous diminuer vos chances que l’on parle de votre bouquin. Si le gars ou la fille à qui vous envoyez votre mail doit faire des recherches pour comprendre où vous voulez en venir, il est fort probable qu’il préfère se lancer à la place dans un autre sujet moins coriace. Oui, c’est le principe du moindre effort, omniprésent dans les professions qui doivent travailler vite.

Attention, soyez subtils et ne refermez pas les portes avant que celles-ci ne s’ouvrent. Si, dans votre approche, vous donnez l’impression que le journaliste vous doit quelque chose et qu’il est donc normal qu’il parle de vous, ou que vous connaissez mieux son métier que lui-même et que vous allez donc lui dire quand et comment évoquer votre roman, votre message va terminer immédiatement dans la corbeille de son ordinateur. En plus d’être paresseux, un journaliste est un être fier. Il n’apprécie pas que des inconnus viennent lui dicter sa conduite. Vous êtes là pour leur soumettre une suggestion qui n’engage à rien, pas pour leur imposer quoi que ce soit.

Dans une démarche d’approche des médias telle que celle que je décris ici, il y a un échange implicite : chacun y trouve son intérêt, et chacun se rend disponible pour l’autre. Le journaliste accepte de vous consacrer un peu de son temps, et en échange, il faut que vous libériez un peu du votre. S’il a besoin de vous poser des questions au téléphone, aménagez le temps qu’il faut ; s’il veut vous voir pour enregistrer vos réponses ou tourner un sujet vidéo, n’ergotez pas sur le moment du rendez-vous ; s’il vous pose des questions que vous jugez idiotes, faites preuve de patience et de compréhension, même s’il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour que vous vous fassiez comprendre. Et attention, c’est important : si vous communiquez votre numéro de téléphone à un journaliste, il faut répondre quand il vous appelle. Pas sûr que vous ayez une seconde chance.

Parce qu’au fond, c’est ça, interagir avec un journaliste : une conversation, dans un cadre précis, sur un sujet qui vous tient à cœur, et qui, si elle se passe bien, peut mener à de nombreuses autres conversations encore plus fructueuses.