Projet Sergio 4 : Un nouvel espoir

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Je continue à parler de mon projet actuel, Star Wars en mode western spaghetti, surnommé « Projet Sergio », et la dernière fois, j’ai expliqué pour quelle raison j’ai été tenté d’écrire un pastiche de Star Wars. Cette fois-ci, j’aimerais expliquer en quelques mots que si mon ambition est d’évoquer le ton, le mélange des genres et l’aspect visuel de la saga de George Lucas, je cherche également à m’en démarquer, pas uniquement pour éviter le procès (je suis invisible aux yeux de Lucasfilm, de toute manière, et je n’emprunte rien que Star Wars n’a pas lui-même emprunté à des sources bien plus anciennes), mais surtout pour conférer une tonalité un peu plus personnelle au résultat final. À quoi bon réinventer ce que les autrices et auteurs de fanfiction font déjà très bien ?

Pour me faciliter la tâche, je suis allé puiser dans une oeuvre à moi, ancienne et méconnue. Quand j’étais adolescent et jeune adulte, j’ai écrit et animé pendant des années un jeu de rôle de space opera baptisé « Kocmoc », qui a connu de nombreuses moutures. Il racontait l’exploration de l’espace par les Soviétiques au 24e siècle. J’ai récemment écrit une nouvelle version, pour mon système META, où je débarrassais l’univers de toutes ses fioritures afin d’en faire un jeu rétrofuturiste et un peu sarcastique, très concentré sur son thème central.

Mais à l’époque, Kocmoc, c’était un jeu bien plus large, avec d’innombrables espèces extraterrestres, mais aussi des cyborgs, des mutants, des moines combattants de l’espace qui s’appellent les Accomplis, etc… Tout ce que j’ai retiré du jeu, j’ai décidé de m’en servir comme source d’inspiration pour donner du corps à mon nouveau roman. Essentiellement, dès que je me pose une question sur la manière de nommer un objet, sur une technologie, etc… je me souviens de ce que j’ai créé à l’époque, si ça me convient, je garde, si ça convient à moitié, je prends ça comme base et si ça ne fait pas l’affaire, j’invente autre chose.

Kksoldat

Cela dit, il ne s’agit pas d’adapter un univers créé dans un autre contexte, à une époque où j’étais une personne différente. Il s’agit juste d’épicer un nouvel univers pour lui donner du relief. Par exemple, dans « Sergio », j’ai mis des Accomplis, qui jouent un peu le rôle des Jedi, mais qui ne ressemblent ni vraiment aux Jedi, parce qu’ils n’ont ni les mêmes pouvoirs, ni de Force, ni de sabres laser, et ils ne ressemblent pas non plus aux Accomplis de mon jeu de rôle l’époque, qui se battaient à mains nues en débloquant le pouvoir de leurs chakras. En réalité, je n’ai gardé que le nom.

Selon le même principe, il y a des cyborgs et des mutants, comme dans Kocmoc, mais dans mon roman je m’en sers pour explorer une dichotomie : les mutants sont des marginaux, des individus qui se situent tout en bas de l’échelle sociale, et qui acceptent d’abandonner une partie de leur humanité pour gagner des capacités surhumaines, alors que les cyborgs sont affiliés au pouvoir, et, essentiellement, utilisent leur argent pour devenir meilleurs que des humains ordinaires. Là encore, je procède à un bouturage de vieux concepts personnels sur le tronc de Star Wars pour produire un hybride distinct de l’un comme de l’autre. Je suis jardinier à ma manière.

On constatera qu’avec ce genre d’éléments de décor, on prend quelques distances avec Star Wars. C’est délibéré, puisque je ne souhaite pas procéder à une simple décalque. J’ajouterais que l’univers du roman se distingue de celui de George Lucas par deux autres aspects déterminants, qui ne viennent pas de Kocmoc : d’abord, ça ne se passe pas « Il y a bien longtemps », ni « Dans une galaxie lointaine, très lointaine », mais dans l’avenir, dans notre Voie Lactée, et qu’il y a donc dans cet univers des traces distinctes de notre civilisation : des chiens, des vaches, de la pop culture. Ensuite, il n’y a aucune civilisation extraterrestre, et donc les seules créatures qui sont physiquement différentes de l’humain de base sont des mutants. Ces deux parti-pris à eux seuls aboutissent à une tonalité assez radicalement différente des films qui me servent de point de départ. En plus, c’est du western spaghetti, mais ça on va y revenir une autre fois. 

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