Les êtres humains se divisent en deux sexes, féminin et masculin, reflet de leur système reproducteur, avec des différences génétiques, anatomiques et physiologiques, les principales étant justement liées à leur rôle potentiel respectif dans la reproduction de leur espèce. Dans certains cas, on observe des individus qui ont des caractéristiques des deux sexes, ou dont le sexe génétique ne correspond pas complètement au sexe anatomique.
À cela s’ajoute une autre dimension, celle du genre, une donnée sociale, culturelle et constitutive de l’identité individuelle qui est comme l’ombre portée du sexe, généralement attaché à celui-ci, mais plus insaisissable et d’une nature différente. Le genre est semblable à un masque que chaque personne porte, et qui est façonné par la civilisation dans laquelle il évolue, par son éducation et par ses choix personnels. Certains s’y sentent bien, certains n’y accordent aucune importance, certains choisissent de faire l’inventaire des éléments avec lesquels ils sont en accord et de ceux dont ils souhaitent se distancier, et certains le rejettent complètement.
Pour tout compliquer, le genre possède lui-même trois facettes distinctes : l’identité de genre (la manière dont l’individu se sent), l’expression de genre (la manière dont l’individu affiche son identité de genre) et la perception de genre (la manière dont tout cela est perçu de l’extérieur). Cela signifie qu’il existe des individus dont le vécu est très complexe et dont le sexe, l’identité de genre, l’expression de genre et la perception de genre sont en porte-à-faux les uns avec les autres, ainsi qu’avec les conceptions traditionnelles. Notre époque consacre une grande attention à ce genre de question, et il peut s’agir d’un thème éminemment littéraire.
Pour la plupart des gens, cela dit, ces questions sont relativement simples : leur sexe, leur identité de genre, leur expression de genre et leur perception de genre sont en harmonie. Cela ne signifie pas toutefois que ces individus ne représentent pas des sujets littéraires intéressants, au contraire. Après tout, que nous y consacrions une réflexion consciente ou non, nous sommes tous concernés par ces questions, à un niveau ou à un autre.
Une femme, par exemple, à qui la société va tour à tour réclamer d’afficher sa féminité, avant d’être critiquée quand elle le fait d’une manière jugée trop ostensible, fait face à une situation où son genre est mis en cause, même si son identité n’est pas directement concernée. Et que se passe-t-il le jour ou un homme souhaite rester à la maison pour s’occuper de ses enfants ?
À une époque où les frontières des questions de genre sont en train d’être tracées à nouveau, un écrivain peut saisir l’occasion pour les incorporer à des textes romanesques et leur donner une résonance littéraire en les incorporant au décor ou aux autres éléments constitutifs de son histoire.
Le genre et le décor
Comme l’aurons compris celles et ceux qui ont lu les paragraphes qui précèdent, nous vivons déjà dans un décor marqué par le genre. Le patriarcat, cet ensemble de valeurs et de règles non-écrites qui valorisent les hommes au sein de notre société, concerne chacun de nous au quotidien : c’est à cause de lui que les femmes sont moins payées que les hommes, qu’elles ont peur lorsqu’elles croisent des inconnus dans la rue, qu’on tolère mal qu’elles hurlent, qu’elles jurent ou qu’elles boivent, qu’on souhaite fixer toutes sortes de lois sur ce qu’elles ont le droit de porter ou non ; c’est aussi à cause du patriarcat que les hommes n’ont pas le droit de pleurer en public, se suicident davantage que les femmes et sont tournés en ridicule s’ils souhaitent porter du rose, ou enfiler des chaussures à talons.
Comme le présent billet ne se veut pas militant, je me contenterai de ce constat, et de souligner que ce que je viens de décrire, ce sont des enjeux de pouvoir, qui créent des inégalités et des mécontentements, et qu’il s’agit d’une matière littéraire par excellence. Un écrivain trouvera dans ces questions, traitées de front ou en filigrane, de multiples sujets de romans.
Cela dit, sexe et genre en tant qu’éléments de décor peuvent prendre des formes encore plus explicites. Il y a des lieux ou des situations où les rapports de pouvoir et les déséquilibres induits par le genre sont difficiles à passer sous silence : les hypermarchés, où on trouve une majorité d’hommes parmi les cadres et une majorité de femmes aux caisses, ou les universités, où les professeurs sont principalement des hommes alors que les femmes sont en majorité parmi les étudiantes, pour ne citer que ces deux cas. Ce type de tension peut être exploré dans un roman, même s’il n’en constitue pas le thème central.
Choisir le genre comme décor, ça peut aussi constituer à situer l’action à une autre époque, où les rapports entre femmes et hommes étaient encore bien plus rigides, ou à choisir comme toile de fond l’un des jalons historiques des luttes féministes, comme la conquête du suffrage universel. Attention toutefois : un lecteur qui espère lire un roman n’appréciera pas de se retrouver face à un livre d’histoire ou un pamphlet. Quelle que soit votre thèse, il faudra qu’elle s’efface derrière votre histoire.
Mais on peut très bien s’intéresser au genre en tant que romancier sans souhaiter se focaliser sur des rapports de force. Ainsi, un bildungsroman consacré à un-e adolescent-e qui explore son identité sexuelle peut constituer un thème intéressant. De même, tout roman qui met en scène une situation où l’un des sexes est absent (l’armée, le groupe de copines ou de potes) peut permettre de mettre en lumière les différences et les ressemblances dans la manière dont nos identités se constituent.
Le genre et le thème
Les femmes et les hommes sont semblables sur des milliers de plans, mais ils traversent l’existence en ayant des expériences qui sont parfois tellement dissemblables qu’ils ne parviennent même pas à en prendre conscience. Ainsi, pour ne citer que cet exemple, l’angoisse que peuvent ressentir certaines femmes lorsqu’elles se baladent dans la rue, en particulier dans les grandes villes, est un sentiment que beaucoup d’hommes ignorent, et que certains ont tendance à minimiser lorsqu’ils en entendent parler.
L’existence est pleine de ces malentendus, et tous ne sont pas aussi tragiques. Le désarroi de l’homme moderne, qui sait qu’il ne peut plus se comporter comme son père le faisait mais qui évolue dans un monde où les nouveaux codes n’ont pas encore émergé, est en soi un thème intéressant, qui peut être traité de manière existentielle et déchirante, ou comme une comédie.
Toutes ces questions peuvent d’ailleurs servir de thèmes à de nombreux romans, en particulier par le fait que les rapports hommes-femmes sont au cœur de la plupart de nos existences. Ainsi, n’importe quelle situation ou presque pourra être vue sous ce prisme : amour, travail, famille, jeunesse, vieillesse, etc… Dans la mesure où le roman que vous avez en tête met en scène des personnages masculins et féminins, il peut d’ailleurs être utile de consacrer une brève réflexion à la manière dont ils appréhendent leur situation sous l’angle de leur genre, même s’il ne s’agit pas du thème central de votre livre.
Il est également possible de s’intéresser à ces thèmes en filigrane, par petites touches. Vous pouvez très bien signer un roman un peu transgenre sur les bords, où les personnages féminins ont des intérêts, des attitudes et des apparences qui sont habituellement codées masculines, et inversement pour les personnages masculins, sans que cela soit explicité ou revendiqué de quelque manière que ce soit par les protagonistes. Oui, peut-être que votre personnage principal masculin est fleuriste et votre personnage principal féminin est pilote de rallye, et que cela ne réclame pas nécessairement d’explications particulières.
Un autre conseil : ne soyez pas frileux. Ayant choisi une jeune femme comme personnage principal d’un de mes romans, on m’a très souvent demandé s’il était difficile de se mettre à sa place (je pense qu’on n’aurait pas posé la question aussi souvent à une autrice dont le protagoniste serait un homme). Cette interrogation se base selon moi sur le cliché selon lequel les femmes, pour les hommes, seraient des créatures mystérieuses dont les motivations sont insondables. Ce n’est pas ainsi que je vois les choses : nous avons davantage de points communs que de différences. Quant à ce qui nous sépare, il n’y a pas de raison qu’un écrivain motivé et observateur soit incapable de s’en apercevoir et de s’en emparer pour s’en servir comme thème. Un homme ne peut pas prétendre parler à la place des femmes, mais ça n’empêche pas un auteur de donner vie à des personnages féminins. On examinera la semaine prochaine quelques techniques pour éviter les pièges dans ce domaine.
Le genre et l’intrigue
Quand on associe les mots « genre » et « intrigue », le premier mot qui vient à l’esprit, c’est « couple. » Le couple, c’est le terreau de toutes les luttes, de tous les désaccords, de toutes les négociations et de toutes les réconciliations entre les femmes et les hommes – en tout cas dans les couples hétérosexuels, et les librairies sont pleines à craquer de bouquins qui se basent sur ce type d’histoire. Non, vos personnages féminins ne doivent pas obligatoirement incarner leur genre tout entier, ni vos personnages masculins, d’ailleurs. Mais ils emportent avec eux des construits culturels et intellectuels liés au genre qui peuvent venir alimenter vos histoires.
Au cœur des préoccupations de notre époque, la transition d’un genre à l’autre peut également faire office de charnière centrale dans l’intrigue d’un roman. On peut s’y intéresser de la manière la plus explicite, en racontant l’histoire d’une transition transsexuelle. Les littératures de l’imaginaire peuvent aussi mettre en scène des changements de sexe accidentels, ou instantanés, voire des échanges de corps entre personnages féminins et masculins. Ce genre d’idée évoque plus souvent le théâtre de boulevard qu’un examen subtil des identités de genre, mais ce n’est pas une fatalité.
À une toute autre échelle, on peut choisir de raconter quelque chose de moins radical, mais qui va aussi servir d’intrigue à un roman : et si on racontait l’histoire d’un homme qui décide un matin de porter des fleurs dans ses cheveux ? Et si on s’intéressait aux premières femmes qui ont défié les hommes dans les compétitions d’échecs ? Et ces enfants qui, aujourd’hui, sont éduqués par leurs parents sans distinction de genre, et si on s’imaginait à quoi va ressembler leur vie d’adulte ?
Le genre et les personnages
En tant que composante ordinaire de notre identité, le genre fait partie de la description de n’importe quel personnage, que cela soit explicité ou non. Autant le garder à l’esprit afin de se poser les bonnes questions qui vont aider à détailler vos protagonistes : quelle est leur relation aux valeurs et aux représentations ordinaires de leur genre ? Les vivent-ils de manière harmonieuse ? Sont-ils en crise ? Est-ce que sur certains points, ils prennent leurs distance avec tout ça ? Est-ce que genre et sexe sont des aspects qui comptent à leurs yeux ou est-ce que c’est quelque chose auquel ils ne pensent jamais ? Ont-ils sur ces questions un point de vue militant, curieux, conservateur, réactionnaire ?
Comme il s’agit de questions largement débattues et qui peuvent susciter des prises de position tranchées de part et d’autre, prenez garde de ne pas tomber dans la caricature, même dans un roman qui s’attaque à ces questions bille en tête. N’oubliez pas que nous sommes des individus, avant tout label que l’on pourrait souhaiter nous accoler, et que nous ne sommes pas nécessairement les mêmes dans toutes les circonstances. Une femme pourra vouloir jouer au foot avec ses potes un jour et porter une robe et des boucles d’oreilles le lendemain. Les questions de genre sont vécues comme des prisons par certains individus, mais sur certains points, elles sont plus simples et plus flexibles que ce qu’on imagine.
Variantes autour du genre
On l’a vu, la fantasy et la science-fiction peuvent jouer autour des changements de sexe (et ne s’en privent pas). Elles sont moins aventureuses autour des questions de genre. Pourtant, rien n’empêche, par exemple, de mettre en scène une civilisation elfique qui conçoit les rôles de genre traditionnels très différemment que la civilisation humaine à ses côtés, ou alors un futur où toute représentation de genre n’existe plus en tant que telle et n’est plus qu’une composante de l’identité, impossible à distinguer des autres.
Un autre aspect où l’imagination peut être mise à contribution, c’est la question d’un troisième sexe (ou d’un quatrième, d’un cinquième, etc…) Dans « Imajica », Clive Barker imagine une créature androgyne qui peut faire l’amour comme une femme ou un homme, mais ne dépasse pas vraiment le niveau du fantasme. Dans Le Cycle de l’Ekumen, Ursula K. Le Guin met en scène une espèce où tous les individus sont ambisexuels, avec bien plus de subtilité.
S’imaginer un cycle de reproduction différent du notre peut ouvrir des perspectives intéressantes pour un roman de science-fiction. Et si les mâles et les femelles concevaient ensemble leur progéniture, et qu’un troisième sexe se chargeait de la gestation ? Et si le troisième sexe avait pour rôle de stimuler la fécondité des deux autres ? Et s’il existait un troisième sexe stérile, qui jouait un autre rôle dans la perpétuation de l’espèce, comme la protéger des menaces ou lui procurer de la nourriture ? Quelles définitions de genre pourraient naître de ces combinaisons inédites au sein de l’humanité ?
Pour avoir beaucoup étudié la sociologie, voilà un sujet que je trouve absolument passionnant.
Selon moi, le piège quand on parle de genre c’est que les différences entre les genres sont souvent présentées comme naturelles/biologiques alors que la plupart du temps ce sont des construits culturels (même l’idée qu’il y ait deux sexes biologiques bien distincts, la frontière est plus poreuse qu’on ne le croit).
C’est assez difficile de prendre suffisamment de recul pour mettre de côté tous les préjugés qu’on a intériorisés, mais cela veut aussi dire qu’on a plus de liberté pour inventer des cultures et des sociétés imaginaires.
Par contre, je crois que malheureusement les autrices ne savent pas forcément mieux écrire les personnages féminins que les auteurs hommes. Bien sûr, en tant que femme elles ont une connaissance plus précise de certains sujets, mais elles ne sont pas immunisées contre la masse de préjugés et de stéréotypes présents dans l’imaginaire collectif. Il faut aussi ajouter à cela le fait que la femme est souvent représentée de façon assez déformée, voire parfois caricaturale, dans les médias…
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Tout ce que tu dis me paraît très intéressant et pertinent. C’est vrai qu’il est difficile de s’extraire complètement de tous les signifiants culturels qui nous traversent au sujet de ces thèmes si présents dans nos vies, à divers niveaux.
Cela dit, ce n’est pas forcément nécessaire, selon moi. Mon propos avec ce billet (et le suivant), c’est de considérer les questions de genre comme de la matière première littéraire plus que comme un thème de réflexion sociologique (même si les deux s’entremêlent, naturellement), et quand on parle littérature, notre subjectivité est invitée au bal.
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Bien sûr, de toute façon je ne pense pas qu’on puisse se débarrasser de notre subjectivité, même si on le voulait. ^^’
Ma démarche consiste plutôt à dire que si on arrive à prendre un peu de recul vis-à-vis des règles sociales qui nous semblent « naturelles », on a la liberté de ne pas les intégrer dans une société fictive. Après, évidemment, tout dépend de l’effet qu’on veut créer, des thèmes qu’on veut aborder, etc.
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C’est sûr. Et puis de toute manière, la subjectivité d’un auteur, c’est aussi sa force. Mais oui, prendre du recul, c’est essentiel, surtout dans ce genre de question.
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Cet article me fait rire car il me rappelle une « discussion » que j’ai eu récemment avec quelqu’un. Cette personne me disait que la société avait changé et qu’il n’y avait plus du tout, en France (en tout cas) de question sur le patriarcat et que les femmes étaient libres, payées également aux hommes, et qu’elles ne subissaient plus de pression sociale, qu’elles n’étaient plus insultées pour des bêtises ( vêtements, attitudes, comportements, etc). En revanche, il me disait que les hommes subissent de plus en plus de pression pour afficher leurs féminités parce que les femmes imposent à présent tous les codes de la société.
Pour moi, c’est justement la preuve que la question de genre est plus présente que jamais et qu’il faut s’y intéresser. Ce n’est cependant pas toujours facile de le faire, mais c’est ce qui rend le challenge interressant.
Pour moi, en tant que femme, les hommes me paraissent bien plus insondables que les femmes le sont pour les hommes. En tant qu’autrice, je trouve en revanche, plus « aisé » de concevoir des personnages masculins, car il n’y a pas les mêmes stéréotypes qu’autour des femmes. Comme le dit Celia May, il y a tout un imaginaire collectif autour des femmes, qui sont surepressantées en tant que stéréotypes dans la presse, ou dans les médias, ce qui fausse un peu la donne.
Ce n’est peut-être qu’une impression, mais même en littérature, il est plus facile d’écrire un personnage masculin qui soit « différent » des codes sociétaux que de concevoir une femme différente des mêmes codes. J’ai la sensation que la société peut plus facilement accepter qu’un homme pleure en public, garde les enfants, qu’accepter qu’une femme soit cariériste, jure et ne pouponne pas.
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Oui, il y a énormément de taches aveugles autout de cette question. C’est stupéfiant de voir les oeillères que peuvent se mettre les gens pour ignorer des situations qui, littéralement, concernent tout le monde, et qui font partie de notre quotidien.
C’est d’autant plus important selon moi pour la littérature d’empoigner ces thèmes, et de mettre les pieds dans le plat si nécessaire, en allant à contrecourant des clichés, tels que ceux que tu évoques, afin de montrer à quel point nous n’en avons pas l’habitude.
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L’article avait très bien commencé, ça fait plaisir de voir quelqu’un parler de la distinction entre sexe et genre et encore plus de celle entre identité et expression de genre. Par contre, ce serait sympa de ne pas utiliser les termes identité sexuelle, transexuel.le ou changement de sexe (sauf dans le cas d’un processus magique). Tous ces termes renvoient à une histoire pathologisante de la transidentité et contredit le premier point en mettant en avant le sexe alors que c’est avant tout une question de genre. On leur préférera les termes identité de genre, transgenre et transition médicale/chirurgie de réassignation de genre. Pour beaucoup, ce sont peut-être des détails, mais ça fait partie de la transphobie avec laquelle on vit tous les jours et qui nous pousse à transitionner « jusqu’au bout » sinon on ne sera jamais vraiment trans. Et c’est aussi extrêmement dommage de ne pas voir une seule mention du mot non-binaire dans un article qui parle de genre. Par contre, c’est sympa de parler des intersexes, on les oublie souvent eux aussi.
Pour dire un peu de positif quand même, c’est vraiment intéressant de questionner le genre de nos personnages (même s’iels sont cis) et surtout notre manière de l’écrire. En tant qu’auteurs, je pense qu’on a un immense pouvoir d’influence sur les gens parce qu’on peut faire réfléchir et présenter des femmes fortes qui n’ont pas à renier leur féminité (je me fais le blog dans l’ordre, alors je n’ai pas encore lu l’article sur les femmes dans la fiction) ou des hommes qui, en performant l’hyper-masculinité, deviennent fragiles. En tant qu’auteur trans non-binaire et féministe, les questions de genre m’ont toujours fasciné. Un de mes exercices de style préférés, que ce soit pour des textes courts ou des romans, est de présenter un protagoniste non genré pour jouer avec l’interprétation du lecteur. Par contre, je suis aussi nul pour écrire des personnages très féminins que je l’étais pour performer la féminité, c’est atroce. Je tombe systématiquement dans le cliché, parce que les codes sociaux des femmes me demandent trop d’efforts (ça s’améliore depuis mon coming-out, cela dit).
Je voulais juste faire un court commentaire parce que j’avais tiqué sur certains termes et au final, j’ai fait un pavé, désolé.
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Merci beaucoup pour ce précieux commentaire!
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